Pour décrocher ton premier poste en gestion, il te faut des mentors: de grands leaders qui sont passés par là avant toi. Ces leaders d’expérience ont beaucoup à t’offrir:
- Leurs meilleurs trucs pour gravir les échelons;
- Ce qu’ils ont appris sur le tard, et que tu peux apprendre maintenant pour faire progresser ta carrière plus rapidement;
- Leurs perles de sagesse pour traverser sereinement les obstacles;
- Les erreurs qu’ils ont commises et qui ont freiné leur ascension vers le leadership;
- Leurs systèmes pour s’organiser, mobiliser et se développer en continu.
En absorbant leur sagesse, tu arriveras au même résultat qu’eux, plus rapidement et plus efficacement.
Pour t’aider dans cette quête, je m’entretiens avec de grands leaders et je les pousse à te donner leurs plus grands secrets pour accéder au leadership. Pour cette deuxième entrevue, je m’entretiens avec Sandra Rousseau, une leader d’expérience qui a fait sa marque au sein de grandes organisations dans le secteur des assurances.
Sandra met à ton service 14 ans d’expérience en gestion et des centaines d’heures de formation en leadership. Bonne écoute! (Ou bonne lecture, car tu retrouveras un article qui résume les conseils de Sandra sous cette vidéo.)
L’entrevue intégrale avec Sandra Rousseau (1h07)
Les meilleurs moments de l’entrevue
5m 20: Comment Sandra a failli passer à côté de sa première opportunité de gestion (et comment éviter de tomber dans ce piège)
12m 20: La clé qui a permis à Sandra de rendre son leadership visible
16m 08: La question magique qui lui a permis de se démarquer et gravir les échelons
19m 10: Comment faire valoir ton potentiel sans paraître centré sur toi
24m 20: L’importance de se connaître et de se développer
25m 30: Le point tournant qui l’a amenée à se transformer radicalement – et à devenir une meilleure leader
38m 00: L’énorme prise de conscience de Sandra qui l’a amenée à devenir plus cohérente
43m 00: La fois où Sandra a frappé un mur – et ce qu’elle a appris
45m 00: Le futur du leadership selon Sandra
52m 00: Ses meilleurs conseils pour t’aider à devenir un leader conscient
57m 40: Le nouveau projet de Sandra: L’Ombre en lumière
Ressources mentionnées dans la vidéo
- Le profil Linked In de Sandra
- Son nouveau projet: L’ombre en lumière
- Le livre: Love Letter from Mother Earth par Anneloes Smitsman
- Le livre: Entreprendre en conscience : L’indispensable pour développer l’autre sens des affaires par Marie-Eve Lécine
- Le livre: Le pouvoir du moment présent par Eckhart Tolle
Présentation
- Titulaire d’un MBA, Sandra Rousseau est gestionnaire dans le domaine des assurances depuis plus de 14 ans.
- Elle se démarque par son désir constant d’apprendre et de se développer. Elle a notamment suivi de nombreuses formations sur le leadership conscient sous toutes ses formes.
- Impliquée dans la communauté de Québec, elle souhaite mettre au service des autres ce qu’elle a appris sur le leadership et sur le développement personnel.
- Sandra a notamment assumé la direction du Desjardins Lab – Laboratoire d’innovation dans les dernières années, un projet grandiose qui encourage l’innovation et la cocréation à l’intérieur et à l’extérieur de Desjardins.
- Dans cette entrevue, Sandra te partage les secrets qui lui ont permis de gravir les échelons pour passer d’agente d’assurances à directrice. Elle t’offre ses conseils pour t’aider à décrocher ton premier poste en gestion.
Le parcours de leadership de Sandra
On dirait une règle universelle: tous les grands leaders que j’approche ne se voient pas comme de grands leaders. Humble comme tout, Sandra ne fait pas exception: « Je ne me vois pas comme une grande leader. Je me vois comme Sandra, une personne. »
Au départ, elle ne se dirigeait pas du tout vers le domaine de l’assurance et des services financiers. Elle avait étudié en cinéma! « Je suis quelqu’un de très autodidacte. […] J’ai toujours suivi ce qui m’a fait vibrer. »
Ayant trouvé un emploi dans une pharmacie, ses aspirations de leadership se faisaient déjà sentir à l’époque: « J’ai une fibre entrepreneuriale très forte. Je me suis vite rendue compte qu’assistante-pharmacienne, je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. J’aurais voulu avoir ma propre pharmacie! »
Puis, elle s’est aperçue qu’elle aimait particulièrement enseigner aux clients les tenants et aboutissants de leurs assurances-médicaments. Rapidement, elle s’est retrouvée dans un poste d’agente en assurances au sein d’une grande organisation.
Sandra est tombée dans un piège fréquent à ses débuts en leadership: croire qu’elle n’a pas toutes les compétences pour devenir gestionnaire.
S’arrêtant à l’affichage de poste, elle n’avait pas suffisamment accumulé d’années de scolarité pour présenter sa candidature. Heureusement, des mentors l’ont approché pour l’encourager à postuler: « Ce sont eux qui m’ont fait voir que ça pourrait être possible. Ils ont défait les barrières. »
Sandra te suggère donc de t’entourer d’un mentor qui croit en toi et qui te confiera des responsabilités. Elle-même a vécu l’expérience avec un directeur chez SSQ: « Il m’a dit : Toi, tu es une leader. Je ne comprenais même pas de quoi il parlait, mais il avait vu ça en moi, et surtout, il a cru en moi. Et ça m’a donné des ailes pour cheminer. Il a fait en sorte de me donner des mandats qui m’ont fait grandir, qui m’ont fait évolué, qui m’ont fait sortir de ma zone de confort à plusieurs reprises. »
Elle suggère de te créer ton propre conseil d’administration: des personnes que tu peux consulter au besoin et qui te font grandir – peu importe leur poste et leur niveau d’expérience.
Comment Sandra est passée d’agente d’assurances à directrice
Ce qui a fait la différence pour Sandra, c’est son intérêt envers les gens et la qualité de ses relations au travail. « Je suis quelqu’un de relations, d’humain. J’aime les gens, et sans hiérarchie. J’ai toujours entretenu de bonnes relations avec la réceptionniste, celui qui passe le balai, le directeur, le collègue à côté, etc. Pour moi il n’y a pas de différence. On sourit aux gens, on salue les gens. Ça a fait une différence d’avoir de bonnes relations avec les gens, parce qu’on ne sait jamais: la personne qui est à côté de nous pourrait éventuellement nous faire grandir. »
Pour devenir gestionnaire, tu dois être reconnu comme un leader par les autres. Ainsi, faire des efforts pour augmenter ta visibilité est crucial. « C’est sûr que si on ne te voit pas, ça passe un peu inaperçu quand il y a des opportunités. Il faut être présent, lever la main, prendre des initiatives. »
Beaucoup semblent croire que chercher à être visible est forcément négatif. Sandra et moi, on n’est pas d’accord avec cette affirmation. « Tout part de l’intention. L’intervention doit venir du coeur, en fonction d’un intérêt commun. Je prêche la coopération. »
On identifie ensemble une question que tu peux te poser lorsque tu fais un effort de visibilité: Suis-je en train de nourrir l’organisation ou mon ego?
Sandra a toujours eu une fibre d’entrepreneur et un désir de contribuer à plus grand que soi, d’augmenter l’impact de sa présence dans une organisation. La question magique qu’elle s’est toujours posée: « Voici ce qui s’en vient pour mon entreprise. Comment est-ce que je peux prendre part à ça? »
Pour répondre à cette question et progresser, elle a exploité ses forces : sa curiosité et son ouverture à ce qui se fait ailleurs. « Je me souviens qu’à un moment donné, je suis allée frapper à la porte de mon VP pour lui dire quel était le futur des centres d’appel. »
Son piège: le contrôle
À ses débuts, Sandra explique être tombée dans un piège fréquent en gestion: « « Dès que j’étais dans un poste où je n’étais plus confiante en mes propres moyens, j’exerçais un contrôle beaucoup trop grand sur moi et sur l’équipe, sans m’en rendre compte. J’espère ne pas avoir heurté des gens, vraiment. » Elle a rapidement saisi le danger: « Ça peut être un piège quand tu es trop connaissant du terrain, de trop vouloir contrôler, moins faire confiance car tu le sais comment ça marche. »
Puis, elle a suivi une formation qui a transformé sa relation avec le contrôle. Elle a aussi accepté des rôles où elle se sentait moins experte: « Quand tu ne le sais pas, tu t’en remets aux experts. […] Je faisais confiance à mon équipe et aux personnes qui étaient autour de moi parce qu’elles avaient l’expertise et les connaissances. »
Pour elle, en gestion, il est beaucoup plus important de savoir s’entourer que d’être un expert qui connaît tout : « Ce qui fait le leader, ce sont les gens qui l’entourent. »
L’importance de se former
À travers ses études, Sandra n’a jamais cessé d’étudier: certificat en ressources humaines, MBA et formations spécialisées lui ont permis d’acquérir un bagage de connaissances – mais pas seulement ça.
Pour elle, il est intéressant de combiner la théorie à la pratique pour progresser. « Sur le vif du terrain, des fois tu n’as pas le temps de penser; ça va vite. C’est une bonne façon d’évoluer et de se développer pendant qu’on est en emploi. » Elle a eu le souci de combiner des formations théoriques à des formations qui l’ont transformée, sur le plan professionnel et personnel.
Ce qui a transformé son style de leadership
Le leadership conscient a eu un impact radical dans la vie de Sandra. « J’ai vraiment intégré cette formation dans ma vie personnelle. Puis, je l’ai utilisée avec des gens de mon équipe et j’ai vu la différence que cela faisait d’apporter plus de conscience. On faisait le lien entre nos besoins, nos motivations et nos valeurs. On devrait apprendre ça à l’école! »
À travers son cheminement, elle a réussi à mettre le doigt sur un bloquant important: « Cette formation m’a fait prendre conscience que j’avais de la difficulté à nommer mes besoins. Donc j’avais de la difficulté aussi à y répondre, et je refoulais ça. Très souvent, j’étais challengée, mais je le refoulais car je n’aime pas les conflits. Je voulais préserver l’harmonie mais j’accumulais. Tôt ou tard, cela ne fonctionne pas. »
Nommer les besoins et régler les conflits latents a été un point tournant qui lui a éventuellement permis d’aider ses équipes à résoudre les conflits par elles-mêmes.
En 2017, une autre formation l’a amenée à un autre niveau de réflexion. « Quelles sont mes peurs? Mes croyances? Qu’est-ce qui me limite et me bloque? » Ce sont des réflexions que nous devrions, à ses yeux, tous explorer. Elle a alors entamé un long chemin de transformation. « On ne peut qu’être une meilleure personne après ça, une meilleure version de nous-mêmes. »
Elle voit grand et loin
Ce qui me frappe tout particulièrement lorsque j’écoute Sandra, c’est sa capacité à exercer un leadership visionnaire et à penser à long terme. « Les actes qu’on pose maintenant vont carrément influencer la génération de mon enfant et les suivantes. »
Pour Sandra, les organisations gagnent à percevoir les êtres humains au travail de manière plus globale. « Pour donner le meilleur d’eux-mêmes, les personnes doivent être bien physiquement, émotionnellement, psychologiquement et même spirituellement. Des gens qui sont ancrés, qui sont bien et dans leur flow vont être plus créatifs, vont vouloir contribuer à leur pleine valeur. Ça amène automatiquement des résultats et de la performance – et ça crée le bien, le meilleur pour les générations futures. »
L’importance de la cohérence
Sandra nous raconte une prise de conscience importante qu’elle a faite dans les dernières années: « Une de mes employés m’avait dit qu’elle n’avait pas envie d’être gestionnaire: Vous faites des heures de fou, vous retournez des courriels à toute heure du jour et de la nuit, etc.
Ça m’avait allumé une lumière. Moi, je suis là à lui conseiller de prendre soin d’elle parce que je la sentais plus fragile, fatiguée. Je ne le faisais même pas moi-même. Ça ne fonctionne pas, ce n’est pas cohérent. Je retournais des courriels le dimanche après-midi. Ça générait un stress sur les personnes. »
Comme Julie Carignan, Sandra a appris à la dure l’importance de l’équilibre: « J’ai frappé un mur parce que je ne m’écoutais plus. Je disais oui à tout; je m’embarquais dans tout. Je contribuais, oui, mais pas à la hauteur de ce que je pouvais. »
Pour Sandra, il y a une panoplie d’exemples de leaders qui ont de grandes responsabilités, et qui pourtant maintiennent leur équilibre. « Pour cela, il faut avoir fait son travail intérieur: il faut avoir pleinement confiance en soi pour avoir pleinement confiance aux autres et lâcher prise sur ce sur quoi nous n’avons pas d’emprise. »
Son conseil est clair: reste branché sur ton ressenti. « Je ne ressentais plus mon corps et mes tensions. » Sandra était entrée dans une zone où elle ne pouvait plus contribuer comme elle le souhaitait et mettre sa performance au service des autres. « Je ne souhaite vraiment ça à personne dans la vie. » Puis, la question est venue à elle: « Que puis-je faire pour partager ce cheminement? »
Sandra a le désir de partager ses prises de conscience et d’aider les autres à éviter certains pièges dans lesquels elle est tombée en gestion. À travers son projet personnel L’ombre en lumière, elle souhaite briser des tabous. « On a tendance à penser que nos gestionnaires sont parfaits, que tout va bien, qu’ils n’ont pas de soucis. Comme tout le monde, comme tout être humain, nous avons tous nos concerns. »
Ainsi, Sandra a choisi de mettre ses zones d’ombre en lumière. « Ce n’est pas parce qu’on est gestionnaire qu’on n’est pas à risque de souffrir de maladies psychologiques comme la dépression et le burn-out. Il y a des signes avant-coureurs et on peut s’éviter de se rendre là en demandant de l’aide et en reconnaissant ces signes. »
Le leader du futur selon Sandra
« Pour moi, le futur du leadership, c’est d’intégrer le leadership conscient – et pas seulement dans la hiérarchie, mais dans toute l’organisation. »
« Pour cela, ça demande d’être pleinement présent à l’intérieur. Il faut se donner le temps, se permettre de ralentir. Prendre du recul – on est pas obligé de répondre tout le temps dans l’instant à un problème. […] Et ce n’est pas juste nous qui avons la réponse – les gens l’ont souvent en eux. »
Comment reconnaît-elle un leader? « Par sa simple présence, la personne te fait te sentir bien. Elle va te donner des ailes, te donner le goût d’aller plus haut, plus loin pour avancer. »
À ses yeux, le véritable leader ne fait pas qu’incarner une fonction de l’entreprise: il est le leader de sa propre vie. « Adopter une position de leader, ce n’est pas juste dans une organisation; on peut être leader dans notre famille, dans nos activités sociales, dans notre bénévolat, dans ce qui nous passionne. » Tu n’as pas besoin d’attendre d’obtenir ton premier poste en gestion avant de devenir un vrai leader.
Ses conseils pour devenir un leader conscient
- s’écouter et suivre ses intuitions.
- Ne pas te laisser bloquer par tes peurs, ton ego et les croyances qui te limitent.
- Foncer, aller de l’avant.
- Ne pas attendre que les choses arrivent; mets-toi en action.
- Entoure-toi de personnes de différents domaines et crée-toi un réseau qui va te faire grandir.
- Suivre des formations (comme celle de Talent Fou pour amplifier ton leadership – elle est gratuite!). N’attends pas que ton organisation prenne en charge ta formation. « Investir en soi est la meilleure chose que tu peux faire ».
- Ne sois pas gêné de parler de ton désir d’être leader à ton gestionnaire quand c’est possible – il pourra te donner des mandats et t’aider à évoluer, agir comme un sponsor pour toi. Suis ses conseils, car il est passé par là.
- Apprends à méditer, pratique la respiration consciente, fais du yoga.
- Offre-toi un coach, car « tout athlète a un coach. »
- Fais de la lecture (Sandra te recommande 2 lectures sous la vidéo).
- Défais tes perceptions: le leadership conscient n’est pas une religion. « C’est du concret et c’est un beau voyage. »
Son mot de la fin? « N’hésitez pas et sautez, allez de l’avant. C’est vraiment une belle expérience que vous allez vivre. C’est riche en relations humaines. Allez-y, foncez! Ayez confiance en vous. Chacun peut apporter de son expérience, de sa contribution en gestion. »
Passe à l’action
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