« Comment parler de mes défauts lors d’une entrevue de gestion? »
Ah, la fameuse question sur les défauts! Elle se déguise souvent sous plusieurs formes:
- Quels sont vos points de vigilance?
- Quelles sont les zones sur lesquelles vous vous sentez moins solide en gestion?
- Que devez-vous développer pour devenir un bon gestionnaire?
- Si vous aviez un coach, que travailleriez-vous avec lui?
Peu importe son déguisement, pratiquement tous mes clients qui sollicitent mon accompagnement en préparation d’entrevue me demandent comment aborder cette question épineuse.
Dois-tu être 100% honnête? En parler le moins longtemps possible, et passer à autre chose? Faire comme si tu étais parfait? Il y a trois ingrédients clé pour offrir une bonne réponse à cette question avec succès.
1. Change ton mindset
Ton interviewer n’est probablement pas aussi intéressé par tes faiblesses que tu le penses. Après tout, s’il te considère pour un poste en gestion alors que tu as peu d’expérience, il ne s’attend probablement pas à ce que tu sois parfait.
Non, en fait, ce qu’il souhaite voir avec cette question, c’est ton humilité et ta capacité d’introspection. Si tu souhaites devenir gestionnaire, mais que tu crois être déjà parfait en gestion, c’est inquiétant. Même les CEO des plus grandes organisations et les gestionnaires plus expérimentés travaillent encore sur eux-mêmes. Ton interviewer risquera de croire que tu seras arrogant, que tu ne connaîs pas tes limites et que tu ne demanderas pas d’aide au besoin. Bref, ça lui apportera des problèmes.
Si tu souhaites devenir gestionnaire, que tu es suffisamment humble pour dire que tu as des choses à développer, mais que tu n’as aucune idée quoi… c’est inquiétant aussi. Si tu ne connais pas tes limites, tu ne peux pas travailler dessus et t’améliorer. Tu risques de stagner. Et stagner dans ton développement quand tu assumes un rôle que tu n’as jamais exercé, ce n’est pas bon.
Comme gestionnaire, on s’attend à ce que tu sois un coach pour ton équipe. Et un bon coach est capable de lire les talents et points de vigilance de ses employés. Seras-tu vraiment capable de bien le faire si tu es incapable de le faire pour toi-même?
Cesse donc de voir la question sur tes faiblesses comme étant une menace ou un piège. Ton interviewer veut savoir ce que tu as à développer pour évaluer ton humilité et ton introspection.
Il veut aussi gérer le risque associé à ta candidature, savoir dans quoi il s’embarque et s’assurer qu’il te donne les conditions de succès dont tu as besoin pour réussir dans ce rôle.
2. Fais preuve d’une franchise absolue
Donc, prends le temps de réfléchir à ce que tu dois travailler pour devenir un excellent gestionnaire. À l’entrevue, sois ouvert à partager ta réflexion à ton interviewer. Non seulement il verra ça comme un signe d’humilité et d’introspection, mais en plus, il te percevra comme une personne honnête et digne de confiance.
Car on va se le dire: les interviewers ont un détecteur de mensonges très développé. Ils passent leurs journées à rencontrer des candidats, à les évaluer, puis à vérifier si leurs prédictions se réalisent une fois ces personnes embauchées dans leur organisation. Avec le temps, ils développent une intuition redoutable. En général, ils savent très bien lorsque tu mens ou que tu tentes, consciemment ou pas, de te présenter sous un meilleur jour.
Il vaut définitivement mieux leur dire la vérité. Mais il y a une façon de présenter tes faiblesses honnêtement, ET de manière rassurante pour ton interviewer.
3. Montre que tu as un plan solide pour travailler sur ton défaut.
Tu n’as pas de plan? C’est le temps de t’y mettre! Tout bon gestionnaire travaille sur lui-même en continu. Que fais-tu présentement pour limiter les conséquences négatives de tes faiblesses? Voici quelques stratégies que les leaders que je rencontre utilisent:
- Ils se font coacher par des professionnels;
- Ils suivent des formations et appliquent ce qu’ils apprennent;
- Ils construisent et suivent un plan de développement avec des objectifs précis, en lien avec leurs faiblesses, et des moyens précis pour les atteindre;
- Ils obtiennent l’aide d’un mentor dans leur secteur d’activité;
- Ils lisent un article ou un livre, et appliquent ce qu’ils ont appris à leur situation;
- Ils s’entourent de gens complémentaires, les observent et apprennent d’eux.
- Ils changent leurs actions au quotidien, dans leur travail.
Quand tu partages à ton interviewer les choses que tu fais et que tu vas faire pour transformer ta faiblesse en force, il a confiance. Il se dit: « Je n’ai peut-être pas encore vu toutes les lacunes que ce candidat va avoir, mais je peux être certain qu’il va travailler fort pour se développer et générer quand même de la valeur pour l’organisation. » Et ça, pour un interviewer… ça vaut de l’or!
Tout le monde a des faiblesses
Connais les tiennes. Assume-les. Puis, bâtis un plan pour t’améliorer et partage le tout honnêtement avec ton recruteur. Tu ne peux pas être certain que tu obtiendras ton premier poste en gestion en te comportant ainsi. Mais tu seras certain de mettre toutes les chances de ton côté!
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